mercredi 21 décembre 2011

Agir autrement au retour des Fêtes

Bonjour,

J'ai un souhait pour le retour des Fêtes concernant les élèves.

Il nous arrive comme enseignants, lors du retour du congé, de discuter avec nos élèves de ces moments qu'ils ont passés en famille.  Ils vont alors nous raconter ce qu'ils ont eu pour Noël et les activités qu'ils ont réalisées dans leur famille.

Particulièrement dans nos milieux défavorisés (ce qui pourrait être vrai ailleurs également), plusieurs élèves n'ont pas nécessairement eu beaucoup de cadeaux, parfois même pas   du tout ou des cadeaux d'une tout autre nature.  Pour certains, les festivités ne leur rappellent pas toujours des moments agréables et certains enfants n'ont pas vraiment eu de fête.  Alors certains enfants s'ennuient vraiment beaucoup durant cette causerie, certains vont même jusqu'à inventer des cadeaux ou des festivités pour ne pas être différents des autres.

Avant le congé de Noël, à l'école, nous parlons déjà beaucoup de ce temps des Fêtes et nous réalisons des activités en ce sens pour nous mettre dans l'esprit de Noël en leur offrant même de petits présents, ce qui est très aimé des enfants.

Alors voici mon souhait:  que la discussion du retour des Fêtes soit plutôt un moment où ensemble, dans notre classe, nous puissions faire un voeu pour la nouvelle année qui vient, question de se tourner vers l'avenir, vers l'espoir. Le voeu peut être de tout ordre, soit personnel ou relié à notre vie scolaire.  Le voeu peut être confidentiel, pas nécessaire de le dévoiler aux autres.  Il pourrait être écrit sur un papier que l'on place ensuite dans un ballon qui s'envolerait, sur un papier que l'enseignante garde bien secret bien caché à tout jamais, etc. Il n'est pas nécessaire non plus d'y revenir à la fin de l'année pour vérifier si notre voeu s'est réalisé.  Juste un voeu, pour le plaisir, pour nourrir nos rêves...

Il pourrait y avoir aussi un voeu personnel et un voeu pour la classe, quelque chose que l'on souhaite réaliser ensemble.  Tout ceci pourrait être fait également autour d'un petit goûter.

Ainsi, nous pourrions faire du retour du congé un moment particulier à vivre ensemble où chacun y trouve sa place.

Bref, il y a plein de possibilités, nous sommes tellement créatifs dans le monde de l'enseignement que je suis certaine qu'il pourrait y avoir beaucoup d'idées intéressantes, tout ceci dans le but de se rassembler en tant que groupe d'appartenance.

Si certains ont le goût d'ailleurs de partager ces idées, ce serait riche et intéressant de le faire!



Un joyeux temps des Fêtes à tous!


Danielle Millette

samedi 26 février 2011

Pourquoi une guerre de clochers?


Ce matin, je lisais le billet de Marielle Potvin « Prêcher pour ma paroisse ». Je crois nécessaire de témoigner de ma propre expérience.  A-t-on vraiment besoin de faire une guerre de clochers pour être reconnu comme orthopédagogue?

Je suis orthopédagogue depuis maintenant 23 ans.  J’ai toujours œuvré dans le secteur public.  Je crois qu’il se fait d’excellents suivis, tant au public qu’au privé.  Je crois aussi qu’il se fait de bien mauvais suivis, tant au public qu’au privé.  J’ai des exemples concrets d’élèves qui ont réussi grâce à d’excellents programmes de rééducation au public.  J’ai des exemples d’élèves qui ont été suivis au privé plusieurs années sans grand résultat aussi. Prétendre qu’un service privé est meilleur que le service public est présomptueux et inutile, voire même nuisible.  S’épauler en tant qu’orthopédagogue, tant au public qu’au privé, est beaucoup plus important et constructif. J’ai toujours pensé que mon travail d’orthopédagogue est un travail essentiel, un travail d’équipe avec la direction d’école, les enseignants, les élèves et les parents.  J’ai eu l’occasion aussi de collaborer avec des orthopédagogues au privé à quelques reprises; notre travail était complémentaire.

Aussi, j’ai été conseillère pédagogique durant trois années pour les orthopédagogues et j’ai constaté que plusieurs font un excellent travail, mesurent les résultats de leurs interventions régulièrement et font en sorte que beaucoup d’élèves puissent continuer leur parcours scolaire.  Mes collègues ont aussi fait en sorte d’outiller les élèves pour utiliser les technologies.

Je crois fermement que ce qui fait la différence dans les résultats d’une rééducation c’est d’abord de bien connaître les besoins de l’enfant, de mettre sur pied un programme de rééducation structuré, d’assurer le transfert en classe des moyens les plus efficaces et d’impliquer tous les acteurs.  De rencontrer l’enfant régulièrement, de créer un lien, d’ajuster le tir fréquemment avec son enseignant, ça n’a pas de prix!   Qui dit qu’il faille absolument rencontrer l’élève individuellement pour obtenir des résultats?  Là aussi, il y a toutes sortes de possibilités, il s’agit de savoir ce que l’on fait, d’avoir une cible et d’en mesurer l’atteinte.  Comme orthopédagogue du public, je choisis les modalités de regroupement, passant d’individuel à un sous-groupe qui peut aller de deux à cinq élèves, selon ce qui est à travailler. Le sous-groupe peut être bénéfique pour les enfants par le dynamisme engendré, la modélisation et surtout le socioconstructivisme.  Si certains orthopédagogues se voient imposer des façons de faire, c’est leur responsabilité d’affirmer leur autonomie professionnelle et de choisir leurs moyens et leurs modalités.

À notre commission scolaire, nous avons justement élaboré un cadre de référence en orthopédagogie pour pouvoir exercer notre profession adéquatement et pour répondre de façon optimale aux besoins des enfants.  Ce cadre a été reconnu par la commission scolaire et par les directions d’école.  Les orthopédagogues ont régulièrement de la formation, formation que nous demandons pour répondre à nos besoins, et nous sommes toujours à l’affût des dernières recherches pour améliorer notre service d’orthopédagogie.  Les orthopédagogues qui commencent à notre commission scolaire sont épaulés par une conseillère pédagogique.  Nous avons régulièrement des rencontres très productives.

Récemment, j’écrivais sur Twitter que deux élèves de 11 et 13 ans,  qui n’avaient jamais réussi encore à lire adéquatement au primaire, y étaient parvenus grâce à un suivi régulier en orthopédagogie.  Pour toutes sortes de raisons, entre autres parce qu’ils étaient déjà en classe spéciale, ces élèves n’avaient jamais eu un suivi régulier en orthopédagogie.  S’il avait fallu attendre que leurs parents aillent au privé, ce ne serait jamais arrivé, car ils n’ont tout simplement pas l’argent pour le faire.  J’ai choisi volontairement justement de travailler dans un milieu défavorisé où ce n’est pas facile tous les jours, mais où il y a du défi tous les jours!  Et des exemples d’élèves à qui le service d’orthopédagogie du public apporte des résultats, j’en ai beaucoup, beaucoup, beaucoup.  Nous faisons la différence au quotidien pour les élèves, pour nos collègues en classe, pour la direction et les parents en leur apportant notre couleur bien particulière.  Et nous mesurons régulièrement nos actions. 

Il faut tailler notre place comme orthopédagogue et il faudra continuer à le faire.  Si tous les orthopédagogues, du public et du privé, s’épaulent pour faire avancer notre profession, pour être reconnus, nous y gagnerons tous.